Otobong Nkanga
Éthique de la coopération
Dans le grand concert de l’art dit postcolonial, c’est-à-dire d’un art qui s’articule sur les effets du colonialisme, mais plus globalement sur la constitution et la déconstruction de l’individu, sur les dominations et les réseaux de pouvoir qui s’exercent sur lui, il est très difficile de distinguer les œuvres qui font sens et ne s‘égarent pas dans des considérations stéréotypées. En effet, la grande tendance de ces dernières années est au mixage d’une esthétique à connotation moderniste et de toutes sortes de variations exotiques, cherchant à prouver que l’occident et ses anciennes colonies ont produit un art hybride qui serait le fruit du croisement d’une histoire conflictuelle et cependant commune. Si l’œuvre d’Otobong Nkanga échappe à cette logique réductrice, elle s’inscrit néanmoins dans une production issue de ces études qui tentent de fonder de nouveaux paradigmes de réflexion et de création non autocentrées sur des préoccupations uniquement « blanches ».