María de la Paz Jaramillo, être Colombienne dans les années 1970
Investigation par Adriana Pena Mejia
María de la Paz Jaramillo est une artiste colombienne connue pour sa palette de couleurs vives et son approche expérimentale des différentes techniques de gravure. Dans les années 1970, à l’heure où la Colombie connaît un brusque développement économique et une modernisation sociale inédite, elle décide de placer la femme au centre de son œuvre, s’intéressant d’abord à la figure de la prostituée, avant de passer en revue les métiers habituellement réservés aux femmes. Une œuvre aux échos résolument contemporains.
En 1968, María de la Paz Jaramillo s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de l’Université des Andes (Bogotá), où elle suit les cours de gravure de l’Italien Umberto Giangrandi. L’atelier de ce dernier se situait au croisement de l’avenue 19 et de la rue 22, connu comme l’épicentre de la prostitution à Bogotá. Pour Jaramillo, l’atelier de Giangrandi s’avère un espace magique, car c’est là qu’elle découvre sa forme d’expression artistique de même qu’elle prend conscience de la réalité qui accable cette longue cohorte de femmes pour qui la prostitution est le seul moyen de survie. Régulièrement, Jaramillo assiste, impuissante, aux descentes des policiers qui frappent et humilient les prostituées, tandis que les clients parviennent à leur échapper en toute impunité.
Dans la première moitié des années 1970, la Colombie connaît une période de croissance économique. Essentiellement rural, le pays s’urbanise, s’industrialise et se modernise. Le développement du secteur agroalimentaire, l’augmentation de l’investissement privé, la construction d’infrastructures publiques ont, entre autres facteurs, propulsé l’économie. Cependant, seule une minorité en bénéficie. Conséquence du chômage, de la violence rurale et de la migration d’un grand nombre de paysannes vers les capitales départementales, la pratique de la prostitution se généralise. Bogotá devient la ville dénombrant le plus de prostituées en Colombie. Pour la plupart analphabètes, elles arrivent avec l’espoir de travailler comme domestiques. Elles sont confrontées à des conditions de vie très difficiles et au manque de travail. Des organisations criminelles pratiquant la traite des femmes profitent de la situation. Parmi les nombreuses stratégies utilisées, la mise en place de cours du soir est la plus répandue. Dans des établissements censés enseigner la lecture et l’écriture aux domestiques, les jeunes femmes sont en réalité initiées à la pratique de la prostitution1.
Alors que spécialistes en sciences sociales, journalistes et féministes pointent le développement économique comme principale cause de ce phénomène, les milieux conservateurs mettent en avant l’insuffisance de l’éducation familiale, la pauvreté intellectuelle et la cupidité. Faisant l’objet de critiques acerbes, accusées de mettre en péril la famille et les valeurs catholiques, les prostituées sont perçues par les milieux conservateurs comme des ferments de corruption susceptibles de nuire au corps social colombien2. Pour Jaramillo, au contraire, elles sont les victimes d’une société hypocrite qui méprise, rejette et condamne la femme pauvre.
Lady Macbeth
Dans une période où le thème de la prostitution est essentiellement abordé par des artistes masculins, Jaramillo est la seule peintre colombienne à s’intéresser au sujet. Il est vrai que Débora Arango (1907-2005) avait déjà traité cette thématique dans les années 1940. À une époque où l’emprise de l’Église catholique sur la société colombienne était la plus forte et que les classes politiques se composaient majoritairement d’hommes blancs, les tableaux d’Arango furent condamnés et décrochés, l’artiste devant dans le même temps affronter la solitude et le désaveu de ses homologues masculins. À la différence, Jaramillo fut soutenue par les critiques d’art, qui qualifièrent son œuvre d’exemplaire, en dépit des commentaires outrés de certaines dames de la bonne société. Si Jaramillo s’intéresse à la figure de la prostituée, c’est parce qu’à travers elle, l’artiste peut défier le pouvoir masculin et les valeurs prônées par l’élite colombienne.
Contrairement à ses collègues masculins qui représentent généralement les travailleuses du sexe dans des tavernes, dans la rue ou dans des endroits malfamés, Jaramillo décide de les montrer dans des espaces indéterminés. En négligeant l’arrière-plan, elle porte une attention toute particulière aux visages, aux habits et aux bijoux. La Señora Macbeth 2 (1974) est un exemple de cette démarche. Il s’agit d’une série de quatre gravures à l’eau-forte représentant le visage d’une femme. Elle est maquillée de façon outrancière et porte une robe noire ainsi qu’un collier de perles. Ce sont les tonalités du maquillage et de l’arrière-plan qui marquent la singularité de chaque gravure. La technique de l’eau-forte permet à Jaramillo d’explorer différentes tonalités chromatiques et d’aplatir le visage, lui conférant un aspect caricatural.
Jaramillo s’inspire de Lady Macbeth, personnage parmi les plus honnis du répertoire shakespearien. Archétype de la femme sans pitié, cruelle, ambitieuse entraînant son mari dans l’assassinat du roi Duncan. Le destin se retournera contre Lady Macbeth qui souffre de crises d’angoisse, de somnambulisme et d’insomnies. Rongée par la culpabilité, elle sombrera dans la folie et finira par se suicider. Contrairement à tous ceux qui condamnent Lady Macbeth pour ses actes hideux, Jaramillo l’érige en modèle féminin alternatif. Aux valeurs traditionnelles de pureté, de modestie, de soumission et de délicatesse prêtées aux femmes, l’artiste oppose l’ambition et la volonté de Lady Macbeth, deux traits de caractère considérés comme masculins, mais connotés négativement quand il s’agit des femmes.
Si l’hyperréalisme occupe alors une place majeure au sein du monde de l’art colombien, l’apparence caricaturale de La Señora Macbeth 2 attire l’attention des critiques d’art. Certains y voient une prostituée âgée et expérimentée (beth rime avec bed, « lit » en anglais). Son regard vide, son visage inexpressif et son maquillage outrancier évoquent des années de travail dans la rue. Pour d’autres, il s’agit d’une œuvre remarquable, en ce qu’elle témoigne du monde « corrompu, sans intelligence et sans volonté », où la prostituée figure comme la « victime d’une intense névrose causée par la décomposition des valeurs éthiques3 ». Pour les plus conservateurs, La Señora Macbeth 2 n’a rien d’artistique car elle manque de technique et de force, c’est une œuvre immorale qui porte atteinte aux valeurs sociales, les femmes artistes n’étant censées s’intéresser qu’aux paysages, aux natures mortes ou aux portraits. Mais, contre toute attente, La Señora Macbeth 2 remporte le grand prix du Salon national des artistes colombiens de 1974 et devient emblématique.
Raquel et Inès
Contrairement aux artistes masculins colombiens qui laissent dans l’anonymat les prostituées qu’ils peignent, Jaramillo leur donne un nom et, par conséquent, une identité. À ce titre, Raquel et Un día con Inès sont exemplaires. Jaramillo y montre deux femmes dans des espaces neutres afin que le spectateur puisse se figurer son propre paysage à l’arrière-plan. Raquel et Inès prennent des poses, comme devant un appareil photographique. Sur un fond de fleurs vertes et noires, Raquel (1974) se présente seins nus dans une pose sensuelle, la tête inclinée en arrière et la bouche entrouverte. Superbement coiffée et maquillée, elle est dépeinte comme une femme très désirable qui semble s’adresser à une riche clientèle. Les courbes harmonieuses de son corps, la pureté et la fraîcheur de sa peau, le rouge de ses lèvres et de son mamelon, ainsi que ses longs cils font d’elle une prostituée de « luxe ». Au contraire, la prostituée représentée dans Un día con Inès (1973) est une fille des rues. Avec ses yeux charbonneux provocateurs, ses longs cils fournis et sa bouche noire, elle a l’air vulgaire, libidineuse et aguicheuse. Là où Raquel se présente de profil pour mieux mettre ses formes en valeur, Inès est de face, seins nus, saisie dans un geste insolent et sans ambiguïté : elle mordille un chapelet. Jaramillo utilise cet objet religieux pour critiquer le silence de l’Église vis-à-vis des conditions de vie des prostituées.
Pour réaliser Un día con Inès, Jaramillo utilise la gravure sur métal qui aide l’artiste à créer des effets de couleur variés tout en conservant un fond uniforme. La gravure apparaît comme la technique la mieux adaptée à la colère de l’artiste, lui permettant de percer des trous, de brûler des surfaces avec des acides et de travailler avec des éléments durs : des possibilités que la peinture et le dessin n’offrent pas. De plus, la gravure étant un art du multiple, elle peut reproduire la même image sur différents supports, s’exposer partout et diffuser largement ses messages.
Pour amplifier son propos, Jaramillo emprunte le langage pictural des expressionnistes allemands du début du xxe siècle, comme Otto Dix et George Grosz. L’épaisseur du trait, l’étrangeté des corps et la déformation du visage des figures représentées sont les composantes d’un style cru où l’outrance est utilisée pour évoquer les horreurs de la Première Guerre mondiale. Jaramillo, établit ainsi un rapprochement entre le contexte social colombien des années 1970 et l’Allemagne des années 1920, toutes deux marquées par le chômage, l’inflation et la criminalité. Jaramillo souhaite que le public voie dans les motifs de ses personnages « une conséquence claire des difformités de la société contemporaine4 ».
Le maquillage outrancier est la particularité principale des prostituées de Jaramillo. Elle s’en sert à la fois pour souligner la fausseté et l’artificialité de la prostitution, et d’autre part, accentuer le pouvoir de séduction de la prostituée. Pour l’artiste, ces femmes font un usage excessif des cosmétiques comme pour se fabriquer un masque et créer une apparence quasi surnaturelle5. En abusant du maquillage, elles dissimulent les imperfections du visage, l’écoulement du temps, les maladies et les coups qu’elles reçoivent de leurs clients. Le maquillage comme un impératif.
Des femmes sexuellement libérées
Au moment où le mouvement féministe colombien s’affirme et où les femmes entrent massivement dans les universités et sur le marché du travail, la pratique de la prostitution soulève des débats houleux. Tandis que pour certaines féministes, les prostituées sont des victimes soumises à la volonté des hommes, pour d’autres, elles sont des héroïnes qui défient les principes moraux. Jaramillo se situe entre ces deux positions. Elle dénonce les inégalités sociales qui conduisent à la prostitution tout en exaltant le courage des prostituées. Mujer 1 et Mujer 2 de 1973 traduisent brillamment leur attitude provocatrice et combative. En recourant au crayon de couleur, elle dessine sur des fonds neutres la même prostituée, fière de son corps. Dans Mujer 1, basculée vers l’arrière, elle montre un sein découvert et lance un regard ardent. Dans Mujer 2, le personnage est à quatre pattes sur un lit et regarde au loin, les seins et le sexe rendus omniprésents par leurs formes gonflées et la force des couleurs employées.
Dans La máquina de la vida (1973), Jaramillo rappelle que les prostituées sont aussi des mères. Le titre de l’œuvre (« La machine de la vie ») est, en ce sens, extrêmement évocateur. Sur un arrière-plan noir, l’artiste représente une prostituée allongée, seins nus, yeux fermés et bouche entrouverte. Dans cette œuvre, elle conteste le point de vue selon lequel les prostituées n’ont pas l’« autorité morale » pour être mère. En effet, dans les sociétés catholiques, comme la Colombie, le rôle de mère est proscrit aussi bien pour les religieuses qui refusent la chair que pour les prostituées qui en font commerce. Le caractère sacré de la maternité l’éloigne du travail profane réalisé par ces femmes. Selon l’anthropologue mexicaine Marcela Lagarde de los Ríos, la maternité de la prostituée n’est pas socialement acceptée, car son corps est considéré comme un espace d’infractions qui corrompt l’homme et dégrade l’acte sexuel voué à la reproduction6.
Une thématique récurrente
La prostitution féminine devient un thème commun chez les artistes colombiens à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Umberto Giangrandi, Óscar Jaramillo, Saturnino Ramírez et Fernell Franco figurent parmi les artistes masculins qui abordent le sujet. La série des photographies Prostitutas (1968) de ce dernier dépeint une scène de la vie quotidienne des jeunes prostituées de Buenaventura, principal port de Colombie. Il photographie ainsi une prostituée faisant sa toilette dans le patio d’une maison close tandis que ses amies l’observent en riant. Les taches d’humidité sur les murs et sur le sol témoignent de la dégradation du lieu. Dans cette ambiance apparemment joyeuse, la prostituée se lave au savon et à l’eau. Une petite fille d’origine afro-américaine apparaît dans une photo. Personne ne semble la remarquer, sauf Franco. Au fil de la série, il passe progressivement d’un plan d’ensemble du patio à un gros plan du visage de l’enfant qui lui renvoie un regard accusateur, son air malheureux contrastant avec les manifestations de joie des autres femmes.
Sa passion pour le cinéma mexicain et le néoréalisme italien ont conduit Franco à travailler les contrastes dans sa photographie. S’il choisit le noir et blanc, c’est pour donner à ses images une dimension à la fois élégante et tragique7. L’intérêt de Jaramillo pour les contrastes résulte plutôt de son désir d’explorer les différentes techniques de gravure. Que ce soit avec la lithographie, l’eau-forte ou la gravure sur métal, elle cherche à obtenir différentes intensités de noir pour faire ressortir les expressions du visage. Bien qu’utilisant des stratégies et des procédés techniques distincts, Franco et Jaramillo réussissent à rendre palpable l’enfermement vécu par les prostituées : le photographe, en se focalisant sur l’espace où elles vivent et travaillent, et la plasticienne, en les montrant dans des espaces neutres. Ni chez l’un ni chez l’autre, les prostituées ne sont représentées en tant que victimes, mais plutôt dépeintes comme des femmes combatives.
Sur le plan pictural, Jaramillo se sert de la figure de la prostituée pour s’opposer aux valeurs d’harmonie, d’équilibre et de symétrie prônées par l’Académie des Beaux-Arts de Bogotá. Sur le plan social, elle dénonce l’aggravation de la pauvreté chez les femmes et l’indifférence sociale vis-à-vis de cette situation dramatique. Bien que les déplacements forcés aient diminué et que le niveau de vie des Colombiennes ait augmenté au cours des dernières décennies, nombreuses sont les femmes qui aujourd’hui encore se prostituent à Bogotá. Ce qui prouve, non seulement que la pauvreté féminine n’est pas une priorité pour les dirigeants colombiens qui minimisent l’ampleur du phénomène, mais aussi que la pratique de la prostitution continue d’être perçue comme une stratégie de survie pour les femmes d’origine modeste.
Los oficios de la mujer
En 1976, Jaramillo expose une deuxième série d’œuvres, intitulée Los oficios de la mujer (« Les métiers de la femme »), où elle représente les professions communément exercées par les Colombiennes. Fruit d’une observation directe et minutieuse, cette série restitue les expressions et gestes des femmes dans les restaurants, les tavernes, les cafés, la rue et les cinémas pour cerner l’espace dans lequel elles évoluent aussi bien que leur état d’esprit. La série de vingt-trois gravures inclut, entre autres, une femme au foyer, une veuve, une fiancée, une amante, une reine mère, une propriétaire, une religieuse, une ex-mannequin, une épouse, une cadre supérieure et une chanteuse. La simplicité des compositions contraste avec le soin que Jaramillo accorde au dessin des bijoux, des motifs des étoffes et des broderies des femmes représentées, grâce à quoi l’artiste parvient à construire la personnalité de chacune d’entre elles.
À la différence de la série sur les prostituées, dans Los oficios de la mujer, le trait est doux. Les femmes ne sont pas dépeintes d’une manière grotesque ; au contraire, une certaine sensualité dans les couleurs et les formes leur donne une apparence légère. Des éléments géométriques apparaissent, fenêtres, murs et portes pour contextualiser les activités des femmes. Dans La ama de casa N° 2 (« La femme au foyer N° 2 », 1976), les carreaux évoquent une cuisine où on imagine que la femme représentée fait la vaisselle. Dans cette nouvelle série, l’artiste ne cherche pas uniquement à évoquer l’espace de travail, mais également à provoquer. La gravure La monja N° 2 (« La religieuse N° 2 », 1974), dépeigne ainsi une religieuse très sexualisée, la bouche entrouverte, le regard sensuel, les seins nus.
Des changements fondamentaux
Pour certains critiques d’art, les métiers choisis par Jaramillo sont sujets à caution car, selon eux, la majorité se rapportent à l’espace domestique8. Cependant, le fait d’avoir intégré dans la série une cadre supérieure montre que Jaramillo perçoit un changement important au sein de la société colombienne. Il est vrai qu’au début des années 1970, les femmes étudient de plus en plus dans des domaines dits « masculins », comme l’ingénierie, l’architecture et la chimie. Dans le même temps, les Colombiennes des classes moyennes perçoivent néanmoins des salaires moins élevés que leurs homologues masculins et occupent encore des postes subalternes en raison de leur prétendu « manque d’autorité naturelle », en particulier dans la sphère politique, mais elles sont fortes d’une conception résolument contemporaine de leur identité. Elles développent notamment de nouvelles attitudes envers les hommes et adoptent des comportements progressistes dans leur profession et leur façon de vivre. La série Los oficios de la mujer confirme la possibilité de nouvelles alternatives pour les Colombiennes qui ne sont plus cantonnées dans des métiers d’assistante, d’enseignante ou de soignante, perçus comme un « prolongement » des tâches domestiques. On a pu y voir un alignement de l’artiste sur la pensée féministe en vogue, ce que Jaramillo nie farouchement9. Pour elle, son art ne se revendique d’aucun courant de pensée, il cherche avant tout à témoigner des conditions de vie de la Colombienne moderne.
Cet article fait partie de la thèse de doctorat de l’auteure : Identités et circulations plurielles : l’art des plasticiennes colombiennes dans une période de transition (1958-1977), soutenue en décembre 2019 à l’Institut d’études politiques de Paris.
Remerciements : María de la Paz Jaramillo, le Musée d’art moderne de Bogotá, le Musée d’art moderne de Medellín, la Banque de la République de Colombie et Vanessa Franco, directrice de la Fondation Franco, pour avoir autorisé la reproduction des images. L’auteure remercie également Laurence Bertrand Dorléac pour son soutien.
Couverture : Maria de la Paz Jaramillo, La maquina de la vida, 1973, lithographie, 56 x 36,5cm. Collection Banco de la Republica de Colombia
1.Daniel Winograd, « Denunciamos. Hay escuelas de prostitución en Bogotá », Cromos, 20 juil. 1974, p. 30-34.
2.Iván García Suárez, « La prostitución en la segunda mitad del siglo xx », in Pablo Rodríguez et Aída Martínez (dir.) Placer, dinero y pecado. Historia de la prostitución en Colombia, Aguilar, 2002, p. 289.
3.Galaor Carbonell, « Juicio al Salón de Artistas », El Tiempo, 25 nov. 1974, p. 5D.
4.Miguel González, « La Jaramillo interrogada por hacer deformidades », Vivencias, 1975, no 56, p. 32-33.
5.María de la Paz Jaramillo, entretien avec l’auteure, le 22 janv. 2016.
6.Marcela Lagarde de los Ríos, Los cautiverios de las mujeres : madres, esposas, monjas, putas, presas y locas, Universidad Nacional Autónoma de México, 2003, p. 484 et 562.
7.María Iovino, Fernell Franco : otro documento, Banco de la República de Colombia, 2004, p. 30-32 et 66.
8.Umberto Valverde, « Una niña ‘linda’ que pinta mujeres ‘feas’ », Semanario cultural El Pueblo, 15 août 1976, p. 3.
9.Delfina Bernal, Álvaro Herazo et Gilliam Moss, « Futuras posibilidades de una mujer », Suplemento del Caribe, 27 mars 1977, p. 2.