Sur 1 000 hectares dont 100 ouverts au public, les jardins, aménagés sans rupture et en constante évolution, abritent quelque 1 600 espèces différentes de plantes, pour la plupart très rares. Sans compter, une très grand variété d’animaux que l’on perçoit ou entend et qui vaut au parc d’être considéré comme l’une des plus grandes réserves végétales du monde. Seize pavillons s’égrènent tout au long du parcours, chacun possédant une architecture propre, conçu en relation avec une œuvre pensée et produite in situ. Impossible de tout nommer mais adressons une mention spéciale à l’œuvre de l’artiste américain Doug Aitken, qui donne à entendre le bruit de la terre dans un bâtiment en forme de demi-sphère. C’est assez New Age mais réellement captivant.
Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser que le fondateur du parc, Bernardo Paz – un industriel lié à l’exploitation de minerais – aurait pu dépenser sa fortune dans des projets plus sociaux ou pourquoi pas chercher à se dédouaner des milliers d’hectares que son entreprise a dû dévaster ici ou là. Mais là où la plupart des riches industriels dépensent sans compter dans des projets ostentatoires, des collections d’œuvres d’art surcôtées, stockées dans les réserves de fondations aseptisées, cet homme a créé une utopie peut-être sans égale. La crise qui frappe le Brésil aidant, on peut percevoir dans le manque d’entretien de certains pavillons le lent amenuisement de sa fortune. Faute de savoir comment un état en pleine récession économique peut entretenir ou développer un projet d’une telle envergure, on se prend à imaginer que toute cette beauté finira à brève échéance en un champ de ruines, vestiges d’une vieille croyance romantique de fusion entre l’homme, l’art et la nature.