Face à un monde divisé entre différentes sphères de domination et de pouvoir, dont la complexité écrase et encourage au repli et à la soumission, Mika Rottenberg remet l’expérience du corps individuel au centre du processus de création. Plusieurs axes traversent ses pièces : l’organisation fordienne du travail, l’exploitation du corps et de ses sécrétions – plus spécifiquement du corps féminin –, l’ouverture de portes et de passages entre des réalités que la mondialisation n’a de cesse de fracturer en créant des distances infranchissables. L’entrée dans l’œuvre ou dans l’exposition est un acte qui relève du franchissement d’un seuil, figurées par des portes, des cimaises percées, des couloirs, cherchant à produire chez le spectateur un état de conscience de son passage dans un autre registre de réel. Ces nœuds réflexifs sont explorés à partir d’un imaginaire très visuel, ancrant la fiction dans une observation minutieuse, inventant des récits et des relations nouvelles entre les sphères séparées du monde globalisé.
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