Surfaces Portugaises

Chronique • Investigation par Arnaud Maguet

Sommaire

Début août deux mille seize, notre envoyé spécial Arnaud Maguet part en immersion à Lisbonne pour suivre l’enregistrement d’un disque collaboratif franco-portugais.

Aéroport, tout le monde semble encore un peu saoul d’une soirée ou d’une autre de la veille. J’ai seulement la gueule de bois, je vieillis.
Hifiklub Check, tout le gang est là : Régis-basse, Nico-guitare, Jean-Loup-bruits-de-guitare, Pascal… ah non, c’est Anthony-électronique, et aussi, donc, moi-celui-que-vous-lisez.
Survol du bayou camarguais, des neiges éternelles pyrénéennes, des Bad Lands ibériques, puis demi-tour sur l’aile gauche au rond-point-phare de l’embouchure du Tage, traversée du fleuve, pas sur le pont rouge exactement, juste au-dessus, Frisco style.

Sur le tarmac, ombre pachydermique de l’avion dans le soleil rouge-rasant de la fin de journée. Une heure de décalage.
Vaste appartement de style bourgeois-international-beige, rien ne dépasse, tout est pensé pour ce que l’on croit être notre confort. Une chambre chacun. Il doit manquer un chacun, une chambre est vide.
Miracle de la libéralisation Uber alles, Uber alles, libéralisation Uber alles, téléportation à moindre coût dans le Quartier Haut, ex-quartier chaud.
Proposition de drogue à chaque coin de rue, nous n’avons même pas encore dîné, quelle rudesse !
Cocktail chilien Tequila + citron vert + blanc d’œuf + Angostura (per angusta), tacos trois piments un poil décevants, forts mais pas assez agressifs, tant pis. Premier Vinho Verde, enfin.
Un whisky dans une bonbonnière-brocante poussiéreuse, billard et minijupes tarifées en sus.
Descente vers l’Euro Dance à gogo du Liverpool, bières plates et miroirs au plafond, miroirs sur les murs, au plafond, sur les murs, au plafond, sur les murs.
Uber encore, Uber encore, un poil approximatif, hésitation retour maison, chaînes musicales que l’on croyait oubliées, point trop n’en faut. Sommeil agité.
Café, sardines grillées et eau gazéifiée, le cocktail matinal des champions.

arnaud maguet

Arnaud Maguet Dishes

Longue dérive solaire et solitaire à travers la ville pour retrouver ses directions et ses reliefs, invasion de touristes en bus à impériale, en tramway, en triporteur, en voiturette de golf et parfois même à pied.
Disc-jockey de rue : Good Vibrations.
Toujours à la recherche de vieilles images qui n’ont sans doute pas survécu à la gentrification galopante de la cité plutôt qu’à tenter d’en créer de nouvelles. La nostalgie, camarades !
Quelques enregistrements de terrain que mâchouilleront peut-être les machines dans la session de demain.
Exténué, soûlé de fatigue, retour en métro, les pieds élimés par mes Adidas Hiroshima achetées huit euros il y a quelques mois dans le souk de Meknès et dont, manifestement, j’ai surestimé la qualité. Découverte d’un temple souterrain de la consommation en face de l’appartement, plusieurs niveaux de miroirs aux alouettes textiles, cosmétiques et numériques avant de parvenir à l’étalage des victuailles et au rayon vin qui trône au milieu. Très bien achalandé. Un verre et au lit.
Finalement, ressorti avec le gang pour manger une soupe de légumes chez Galeto, une institution locale qui sert au comptoir jusque tard dans la nuit une nourriture traditionnelle et roborative, une manière de Canter en moins californien et moins casher. On y apprend aussi à nos dépends que le Vinho Verde n’est pas toujours blanc mais qu’il est toujours servi bien frais.

Réveil au dernier moment, tartine de fromage sous la douche et en route.
Direction Studio Namouche, dans son jus boisé, piano à queue et orgue Hammond, Moog Prodigy et Fender Rhodes, Eko Panda 49 et orgue Wurlitzer, marimba et clavecin, claviers Bontempi et magnétophone 24 pistes à bandes, cabine Leslie et microphones à ruban en veux-tu en voilà. Le tout un peu poussiéreux.
Les premiers invités arrivent de Braga au nord du pays. Joana-piano-préparé, Luís-synthétiseur-modulaire et Pedro-batterie-amplifiée s’installent.
Paulo S, Triumph Bonneville pétaradante et casque pailleté rouge sur bonne gueule hâlée, commence à filmer l’échauffement des troupes. Un garçon sérieux à la fête, paraît-il. Nous verrons. Il me dit qu’il a aimé mon portrait de Alain dans le désert de Mojave. Je lui dis que je suis en grève, pas d’images mobiles, à lui de jouer.
Jungle de câbles où filent courants faibles et courants forts sans, si tout est bien fait, que jamais ils ne se croisent, se mélangent, s’affrontent. Sans dommages collatéraux dans les armées de lampes et de transistors ici à l’œuvre, donc.
Paulo F, le Légendaire Homme Tigre, est présentement à la plage, un sale boulot que quelqu’un doit faire. Rendez-vous plus tard pour le dîner. Portera-il des tongs ce soir ?
Copeaux de pommes séchées, amandes, abricots secs et eau plate. Déjeuner de hamster hippie.
Dans la musique, le cinéma, et toutes ces industries du divertissement dans lesquelles des techniques spécifiques et minutieuses sont nécessaires pour retransmettre plus tard ce qui se passe maintenant, il faut attendre, attendre, attendre, attendre, attendre, attendre. L’intendance suivra, dit-on. Plus sûrement, elle précède largement. « La nature illusionniste du cinéma est une nature au second degré. (…) Les appareils, sur le plateau de tournage, ont pénétré si profondément la réalité elle-même que, pour la dépouiller de ce corps étranger que constituent en elle les appareils, il faut recourir à un ensemble de procédés techniques particuliers. » écrit en 1936 Walter Benjamin. Et bien, il avait déjà bigrement raison, le bougre. Citation placée.
Okay, fausse alerte pour le déjeuner, resto de quartier à côté du studio, anneaux de calamar et Vinho Verde trouvés ! Luìs m’apprend que Sonic Boom vit à Lisbonne en ce moment (il lui a laissé son synthé Phœnix) et Joana me parle de son pèlerinage prochain sur la tombe d’Érik Satie en Normandie. Des gens de goût.
Tout le monde est un peu plus décontracté maintenant, enregistrement enfin, à cinquante euros l’heure de studio, il était temps. Monsieur Barclay ne serait pas content. Premier morceau, Pedro à l’archer sur les cymbales-piezo puis enchaîne libre sur les fûts. Monsieur Barclay ne serait pas content.
Architecture moderniste de fortune, bois et plexiglas, autour de Joana pour que les impacts de ses marteaux ne re-pissent partout, trois E-bows sur les cordes du piano et mailloches à la main pour assister la mécanique de l’engin. Luìs adopte la posture de la standardiste modulaire classique, focus sur son patch, discrets feulements.
Une autre boîte autour d’un ampli guitare qui fait aussi ses besoins dans les micros de tout un chacun, et c’est parti, REC.
Le temps de poser le matériel à l’appartement, quelques rapides ablutions, et on file rejoindre Paulo F. dans le Bairro Alto.
Il nous apprend que ce qu’on nous propose dans la rue, en fait, ce n’est pas du tout de la drogue, c’est pour ça que les vendeurs n’ont pas de problème avec la maréchaussée. C’est malin.
Une bière au bar du coin pour attendre que notre table se libère dans un restaurant traditionnel particulièrement bondé. Pas de réservation, cela ne semble pas être un problème avec Paulo.
Sanglier trop tanné et cassolette de morue-crevette-œuf-mie-de-pain déjà digérée mais délicieuse, vin blanc choisi par Paulo également délicieux.
Paulo se fait souvent arrêter dans la rue par des admirateurs pour faire des selfies, trophées qui trôneront sur la cheminée numérique de leur réseau dit social. La gloire 2.0 sans doute. C’est déjà ringard le terme « 2.0 », non ?
Gin Tonic de prestige, verre ballon XXL avec baie de genièvre et zest d’agrume dans un bar qui a dû être beau et décadent à un moment mais où présentement les touristes se regardent le nombril, les Anglaises endimanchées, les Français en pantacourt, tous les branchés du dernier rang. DJ Final Scratch, reprises drum’n bass des Beatles dernière période, troisième cercle de l’enfer selon Paulo qui s’excuse à demi-mot.
Retour maison, un dernier verre de Vinho Verde en écoutant Pino d’Angio sur la terrasse, emmitouflés dans des couvertures, protégés du vent du soir. Il fallait bien ça pour éponger cette accumulation compulsive de signes du non-vécu.

arnaud maguet

Arnaud Maguet, Lisboa

Le jour d’après, achat de quelques fruits en bas de la maison, des gens en mangent paraît-il, et Uber jusqu’au Black Sheep Studio. Bernardo, chanteur de néo-Fado-expé, parti prendre un café, paroles déjà écrites et une prise démo enregistrée dans la nuit chez lui. On écoute, déjà parfait. La journée de travail pourrait être courte. Entre deux âges, look de pop star exsangue, voix fatiguée, gueule de bois, propose immédiatement de fumer un peu d’herbe. Ce gars me plait déjà.
Enregistrement de la partie instrumentale avec Guilherm, notre ingé-son sur le projet, Stratocaster, guitare synthétiseur analogique Korg et pédale fuzz-theremin de l’autre côté de la console, de la vitre qui sépare le musicien du non-musicien — ce dernier enregistrant tranquille chez lui en général. André, son assistant, est aux manettes.
Cette fois, Bernardo me précise que c’est du haschich.
Virée au supermarché du coin avec Carlos, propriétaire du studio et batteur des Keep Razors Sharp. Incroyable fromage pâte cuite et crémeux à cœur, variation de croquettes charnues, charcuterie-gourdin et Super Bock, le luxe dans la survie.
Bernardo, après un whisky thérapeutique dans le gosier, nous expédie dans le garage-cabaret enfumé des exclus du pays, des laissés-pour-compte, de ceux qui, la cinquantaine qui pointe, renvoient leur corps se reposer chez leur mère et leur âme s’échouer sur des récifs de synthèse.
Enregistrement d’un autre instrumental où des invités, présentement en vacances, viendront plus tard poser leurs contributions. Peut-être. Petit problème de tempo, moi, j’aimais bien la version très lente, dans l’étuve collante d’un tripot en tôle ondulée à la périphérie de la Laurisilva de Madère, plus rapide serait un suicide.
En face de Galeto, au Versailles, ambiance vieille brasserie, souvenir Gambrinus Napoli, carte restreinte, risotto crabe-crevettes à tomber, Vinho Verde à la hauteur et grappa locale au diapason. Bernardo nous rejoint, nous lui annonçons qu’on le souhaite sur l’ensemble des morceaux du disque, qu’il en sera le chanteur, il ne refuse pas. Crash au sol de mon Canon dans l’excitation d’immortaliser le moment, objectif voilé qui refuse désormais de rentrer dans le boîtier, ultime cliché flou à la périphérie, esprit Bringing it All Back Home. Un arrêt au stand s’imposera. Concentration sur l’écriture, pas plus mal. On ne fait pas de Pastéis de Nata sans casser d’œufs, comme on dit ici — au moins six par pièce, au jugé.
Un kiosque nocturne au milieu d’un parc quelque part, rhum, alcool de cerise local, Bernardo a été roadie pour Suicide, pas le pire job du monde, il voulait voir les concerts à l’œil, il raconte. Un petit joint dans le vent entre les magnolias géants qui ondulent dans l’obscurité lisboète.
Retour en titubant, méga-cannelloni dans le long tapis poussiéreux du couloir, sable qui crisse sous les dents, claque au cul, rouge, effondrement sur le lit fraîchement refait par la femme (ou l’homme) de ménage, rideau. J’espère que vous ne verrez pas les photos.

Ouch.

Je m’habille sous la douche pour gagner du temps, studio, Paulo S et Rui nous y attendent. Rui fait son marché dans la collection de pédales et d’amplis du Black Sheep pour préparer son intervention.
Carlos me dit que la grappa portugaise peut avoir à haute dose l’effet d’un acide, cool. Il monte sa batterie, divers objets posés sur les peaux pour bizarrifier la chose.
Paulo S prévient, lui, qu’il n’est pas un batteur très technique et que ça va être lourd et direct, faute avouée à moitié pardonnée.
Déjeuner à la churrasqueira locale, poulet et maquereaux sur les braises, bière et pâtisseries maison hypercaloriques, le serveur nous lance des regards de tueur, tout le monde finit son assiette. Simple, bon et tarifs défiant toute concurrence. Rui prend une grappa, la meilleure du Portugal à ce qu’il paraît, refus poli. Et oui.
Paulo S raccompagne Rui avec sa Mercedes bronze millésimée 80’s. On attend Paulo F qui devrait se pointer avec Afonso en fin d’après-midi.
The Legendary Tigerman trio va jouer sous un autre nom pour ce projet, ils vont prétendre faire de la musique expérimentale, je suggère The Unfamous Panther Boys. Moi, je prétends que je frime.
Paulo S s’installe à la batterie et commence à maltraiter les fûts, effectivement, du sérieux.
Paulo F arrive en criant un truc en portugais, hilarité générale, nous par politesse. Élégant comme à l’accoutumée, Aviator de vue, superbe Welson à paillettes bleues et petit ampli vintage dans valise en métal. L’Homme Tigre est dans la place.
João-saxophone-baryton arrive, il jouera en overdub.
On fait tourner pour que chacun trouve ses marques.
Afonso, chanteur de Keep Razors Sharp et de Sean Riley & the Slowriders arrive, décontraction naturelle, pop star.
Dans le garage, Paulo F fait un portrait de Carlos au Polaroid Automatic 250, cérémonie de la friction du tirage entre les mains avant de retirer le papier protecteur. Encore, encore. Pas mal.
Et tout le monde s’y remet, c’est la dernière tous ensemble, ensuite les overdubs.
Afonso relit les notes griffonnées de sa main sur une feuille de papier, marmonne les paroles à venir.
Un saut au supermarché pour rapatrier quelques bières et bouteilles de Vinho Verde.
Afonso est au microphone, enfermé, cabane de cloisons anti-réverbération. Mélancolie et la tristesse infinie, un ami cher est parti il y a peu, aller simple depuis le pont Vasco de Gama, les paroles sont pour lui.
João prend la place dans la cabane, sax discret et profond derrière la voix, prend la parole quand celle-ci cesse. Libre, violence suraigüe qui vous transperce plus sûrement qu’une ponction lombaire. J’aime.
Tellement bien qu’on en met sur une autre. João discute maintenant avec Pedro, la batterie du premier jour. Magie de la technique à travers le temps et l’espace, pas Nat King Cole en duo avec sa fille ni le live de Elvis en 2008, mais quand même.
Retour maison, ablutions, Pino d’Angio, Sleaford Mods, Wu-Tang Clan, Norman Greenbaum, Galeto encore, et direction la meilleur soirée de Lisbonne, Baile Tropicante, Pedro, DJ star de Madère, ami des Paulos. On rejoint toute l’équipe là-bas pour un final en beauté, celle qui demande quelques artifices et de la lumière tamisée pour être nommée comme telle. Vous n’êtes pas un peu trop maquillée ? Non.

arnaud maguet

Arnaud Maguet, Lisboa

Deux jours plus tard.
Bon, je ne vous cache pas que la descente au royaume de l’allégresse a été longue et profonde. Rembobinons.
Galeto, donc, où tout à commencé. Calamars grillés, Vinho Verde renversé sur moi, torse nu pour retirer mon marcel blanc souillé, débardeur sur la tête et bouteille vide tenue comme un trophée à bout de bras pour reconstituer, avec la subtilité et l’élégance qui me caractérisent passé trois grammes, l’arrivée de l’équipe olympique du Yemen (le pays le plus cool du monde) dans l’arène de Rio. Retransmission simultanée sur les écrans au dessus de nos têtes. Gloire par contumace.
Marcel-drapeau qui sèche à la fenêtre du Uber, descente vers le centre. Nous venons en paix. Abandon du marcel puant sur la grille du bar qui fût beau et décadent.
Queue pharaonique devant le club, sur la guest list du Tigre. Et hop, Beam me in, Paulo !
À partir de là, les choses deviennent plus confuses, vodka et bière en quantité non négligeable, danses sauvages entouré de toute la tribu, Paulo F, grand seigneur, ondule sur scène à côté du DJ, Gin Tonic format aquarium en main, remarquable sélection de Tropicalia, d’Electro Cumbia, de Latin Soul. Encore, encore, encore.
Levé du soleil sur le Tage, ponton flottant qui dodeline, Étienne Daho (Tombé pour la France) et re-Pino d’Angio (qui s’en lasserait ?), marché aux poissons, coquillages et crustacés, emprunt de jet-skis direction une plage magnifique une heure au sud de Lisbonne, formation en V façon patrouille de France, quelques figures acrobatiques pour épater les mouettes d’au-dessus et les crabes d’en-dessous, marée descendante, petites vagues parfaites, baignade, soleil, caipirinha, bière. Puis c’est l’heure de l’apéro, Vinho Verde et tapas locaux, presque toute l’équipe du disque est là, accompagnée : Paulo F et S, Guilherm, Diana, Lara, Afonso. Martha et João aussi, par hasard, nous les croyions rentrés à Porto. Un de leurs amis me demande si je ne suis pas le chanteur de Bader Motor. Flatté mais diablement surpris. C’est Pedro, le programmateur du festival où nous avions joué il y a quelques années, pas reconnu. Vives embrassades. Dernières bouteilles de Vinho Verde sur la plage pour le coucher du soleil et retour à Lisbonne en voiture. Dernières bières sur une place populaire et bruyante, dernières anecdotes de tournées croustillantes. Les enfants vont à la soirée Sabotage où mixe l’ami Tiago. Moi, retour maison, trop tiré sur la corde. Il me semble que c’est tout, j’en oublie sans doute, mais comme j’en rajoute aussi, ça équilibre.

Si mes calculs sont exacts, nous revoilà dans le présent.
Septième étage, déjeuner dans une des nombreuses cafétérias du temple de la consommation. Plat typique vivement conseillé : toast, jambon, saucisse, tomate, œuf au plat et fromage fondu sous une sauce épaisse et rougeâtre. Sensation de manger un animal écrasé il y a quelques heures qui aurait réussi à ramper sur le bord de la chaussée mais dont les fluides corporels se seraient trop mélangés pour espérer une guérison rapide, complète et définitive. Lymphe, sang et urine font rarement bon ménage trop longtemps au soleil.
Quelques boîtes de sardines achetées en ville, cadeaux de goût, signe du vrai gentleman pour qui l’amitié n’est pas un vain mot.
Rendez-vous apéritif avec Le Docteur, fraîchement débarqué de Marseille. Il met un point d’honneur à mettre avec nous le point final à cette mission portugaise. Un point c’est tout. Point.
Vue panoramique sur Rio et San Francisco, pulvérisation d’un liquide que j’espère être de l’eau, thé glacé (et oui), bière. Paulo F et Afonso nous rejoignent. Concours de polo Lacoste avec Le Docteur.
Lara, hôtesse de l’air, s’est envolée pour Paris, travail. Diana et Paulo S, amoureux, se sont envolés pour la Sicile, vacances.
Paulo F a, non sans mal, trouvé un restaurant pour toute l’équipe ou presque. Indien tant pis. Valse des bouteilles, Paulo F choisit, pas de Vinho Verde, ça le brûle. De la nourriture qui pique. Nos amis DJ se joignent à l’assemblée. Maladresse et le joint que me tend Bernardo fini dans mon verre. Le patron envoie sa bouteille de digestif, c’est courtois mais pâteux. Final en comité réduit devant un kiosque, retour sur la vue panoramique, Frisco et Rio. Brève errance pour retrouver ces endroits fermés un dimanche soir du mois d’août deux mille seize. Retour maison, faire les bagages mais non, on verra demain, vrac en force dans la valise. Tous les garçons sont d’accord pour dire que ça ne prend pas plus de place, en fait.

Ouch, ouch… ouch !

Vite, vite, vite, tout en vrac comme prévu, en s’asseyant dessus ça ferme. Vite, vite, vite, entassés dans un Uber sportif direction aéroport. On se check : Nico, Jean-Loup, Antho, moi… Mais où est Régis ? Merde, on a perdu Régis ! Tombé pour la France (je savais bien qu’il ne fallait pas écouter Étienne Daho) au champ d’honneur. Ses cendres seront dispersées dans la piscine d’un hôtel de luxe à Porto. Une minute de silence.

Okay, ça suffit.

Dans l’avion, tout le monde a la gueule de bois d’une soirée ou d’une autre de la veille, moi, je suis encore un peu saoul. Pleine forme.

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