Hanté par la destruction de masse et l’organisation industrielle de la mort dont la Seconde Guerre mondiale a été le théâtre, mais aussi par la tension de la guerre froide et les débuts de la course à l’armement nucléaire Gustav Metzger rédige en 1959 un premier manifeste pour un art « autodestructif ». Si l’artiste engage alors une réflexion et une expérimentation radicale sur l’obsolescence programmée des matériaux et sur le processus de déliquescence pouvant mener à leur disparition, il met immédiatement cette recherche en perspective avec la fascination morbide que la société occidentale éprouve pour la destruction et, dès 1960, avec les ravages sur la nature perpétrés par les hommes.
Né en 1926 à Nuremberg, dans une famille de confession juive, Gustav Metzger quitte l’Allemagne pour l’Angleterre en janvier 1939 avec un de ses frères, dans le cadre du programme humanitaire du Kindertransport. Ses parents meurent en camp de concentration.
Joseph Beuys, 7 000 Eichen : Stadtverwaldung statt Stadtverwaltung ; 7 000 chênes, pour la documenta 7, à Kassel en 1982.
Barbara Novak, Common Ground, Five Artists in the Florida Landscape, cat. exp., Sarasota, John and Marble Ringling Museum of Art, 1982, p. 63. Citée dans Pierre Lagayette (dir.), Nature et progrès, Paris, PUPS, coll. « Frontières » (n° 12), 2006, p. 312. Trad. de l’anglais par J.-F. Allain.
Amy Balkin, Free Seas, Free Skies, conférence tenue le 18 septembre 2010 à l’University College London.
Public Smog, Amy Balkin, Green Museum
Gustav Metzger, Damaged Nature, Auto-destructive Art, Londres, Coracle Press, 1996.
Id., Ibid., p.11.
Lire la passionnante recherche de Serge Audier sur les prémisses de la conscience écologique et les liens entre émancipation sociale et pensée de la nature. La société écologique et ses ennemis, pour une histoire alternative de l’émancipation, La Découverte, Paris, 2017.
La COP 21 ou Conférence de Paris sur le climat s’est déroulée du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en France. Elle a réuni 195 pays autour des enjeux liés au climat, avec pour objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100. 21e du genre, cette conférence au sommet s’inscrit dans la lignée de Stockholm, qui marqua, en 1972 le début de ces grand rendez-vous internationaux.
Will Steffen, Jacques Grinevald, Paul Crutzen et John McNeill, « The Anthropocene: Conceptual and Historical Perspectives », Philosophical Transactions of the Royal Society A, vol. 369, 2011, p. 842-867.
Jean-Baptiste Fressoz, « L’Anthropocène et l’esthétique du Sublime », in Sublime. Les tremblements du monde, sous la direction d’Hélène Guenin. Editions Centre Pompidou-Metz, p. 45.
www.todayandyesterday.co.uk/
Extraits de la conférence de Gustav Metzger, Facing Extinction, juin 2014. https://gustavmetzgerucafarnham.wordpress.com/2014/02/21/gustav-metzger-at-uca-farnham/
Gustav Metzger, Extinction 2010, publié dans Le Républicain Lorrain. Projet organisé par Mathieu Copeland avec le centre d’art contemporain – la synagogue de Delme.
Jean Malaurie, Terre Mère, CNRS éditions, Paris, 2008, p. 13.
Gustav Metzger: Influences, Entretien avec Paul Clinton, assistant editor de Frieze et Frieze Masters Magazine, mars 2016. Source www.frieze.com
Credo rédigé par Edmond Szekely et Romain Rolland, prix Nobel de littérature à Paris, 1928.
En 1957, au moment où a lieu, à la centrale de Windscale en Angleterre, le premier grave accident du nucléaire civil occidental, et alors que les essais de la bombe « H » britannique entre 1956 et 1958, suscitent la polémique, Gustav Metzger contribue à la fondation d’un comité en faveur du désarmement nucléaire, le King’s Lynn…