Il est de ces artistes dont on se demande, lorsqu’on rencontre leur œuvre pour la première fois, comment ils ont pu jusque-là nous échapper, de ces artistes qui apportent des réponses clairvoyantes à des questions que l’on peine à formuler. Par sa synthèse originale du care (l’éthique de la sollicitude, du soin porté à l’autre), de la critique institutionnelle, de l’art conceptuel le plus essentiel, de l’écologie, du féminisme, par sa réflexion sur et avec le monde du travail, Mierle Laderman Ukeles est de ceux-là. Parmi les rares projets de l’artiste en dehors des Etats-Unis, le seul qu’elle ait mené en France s’intitule Re-spect, un Work Ballet – un ballet public impliquant les travailleurs de la commune et leurs engins – réalisé en 1993 à Givors, une petite cité industrielle sur les rives du Rhône entre Lyon et Saint-Étienne. J’aimerais ici, après avoir abordé succinctement quelques-uns de ses projets, en retracer la genèse, le contexte et le déroulement.
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