Paysage d'un volcan en action
géopolitique

ethnographie, 21 février 2019

Paysage d'un volcan en action

Les pommiers ont l’avantage d’être une culture plus tranquille

Investigation par Alexis Cicciù

Sommaire

Fin 2018, Alexis Cicciù rejoint la résidence d’artiste à laquelle il a été invité à Kalga dans le nord de l’Inde. En pleine mousson et à 2 600 mètres d’altitude, il s’immerge peu à peu dans un monde nouveau où dominent les insectes – l’une des passions de l’artiste – et le charas – le cannabis local qui rythme les rituels et la vie de la communauté. Récit initiatique sur le vif.

Je suis parti en Inde pour cinq semaines, entre le 6 septembre et le 17 octobre 2018, dans l’État d’Himachal Pradesh, au pied de l’Himalaya. Ce voyage s’effectuait dans le cadre d’une résidence artistique nommée KYTA et gérée par Shazeb Arif Shaikh, pour la partie artistique et Hashim Qayoom, pour le côté logistique et économique. J’ai été coopté par Éric Mangion, directeur du centre d’art de la Villa Arson à Nice et Sonia Pastor, chargée des relations publiques pour le Salon artmonte-carlo.

Connaissant mon envie de quitter Menton, la ville où je vis, ils ont pensé que cette résidence me conviendrait parfaitement et que cela me ferait beaucoup de bien. Sonia Pastor a donc appelé Shazeb et le 25 juillet, à 11 h, elle me contacte en me disant que j’étais invité dans cette résidence située à Kalga dans la vallée de la Parvati. Sonia ajoute que cette région du monde est très connue pour la résine de cannabis nommée charas produite à partir de fleurs fraîches. C’est la première chose qu’elle m’a dit. Je ne m’attendais pas du tout à ça, sachant que l’Inde n’était pas pour moi une destination à laquelle je m’étais préparé. Elle m’a demandé si cela irait pour ma santé, je lui ai répondu que oui, m’avançant un peu, étant donné que j’avais à ce moment-là un ulcère variqueux ouvert au niveau de la cheville et que je souffrais d’apnée du sommeil. J’étais un peu inquiet à ce sujet. Le lendemain, elle m’a rappelé et m’a conseillé de travailler sur le textile avec les femmes du village. Elle avait beaucoup aimé un travail que j’avais réalisé en 2017, un drapeau brodé de perles et de paillettes qu’elle avait vu à Marseille. Deux jours plus tard, j’en suis venu à la conclusion que le chanvre se fume, mais surtout se tisse. Connaissant peu le pays et encore moins la région, je me suis dit que cette perspective de travailler le textile serait l’objet principal de cette résidence, mais qu’ayant plusieurs cordes à mon arc, je pourrais aussi imaginer autre chose une fois sur place. Sonia m’a rappelé ma passion pour l’entomologie. Si je n’arrivais pas à faire ce que je voulais avec le chanvre, je pourrais toujours travailler avec les insectes. J’avais eu précédemment un projet d’inventaire biologique à la villa Arson, qui n’avait pas abouti.

A New Delhi

Myrmeleontidae et Geometridae.

Alexis Cicciù, Myrmeleontidae et Geometridae.

À New Delhi, chez Radha, amie de Shazeb, fatigué à cause de mes problèmes de santé, j’étais très nerveux. Le taxi de l’aéroport m’avait rudoyé ; j’ai même cru qu’il m’avait arnaqué. Je trouvais la ville très intéressante, poussiéreuse mais en même temps très verte, avec des arbres partout. Tous les insectes et les animaux que je voyais étaient nouveaux, la ville était comme un Eldorado. Laissant aller mon regard à travers la fenêtre du taxi, j’arrivais toutefois à en identifier certains. J’hallucinais ainsi de voir de grosses fourmis Cataglyphis sp qui couraient sur les trottoirs. Si elles font paniquer la plupart des gens, moi je les adore. Chez Radha, des guêpes avaient fait un nid sur un carillon en bambou. Même si le voyage commençait très bien, je ne suis resté que quelques heures à New Delhi. Je hais le tourisme, vivant dans une ville touristique, où j’en vois six mois par an. J’ai une vraie aversion envers les touristes. Je n’aime pas leur façon de vivre sans se préoccuper des personnes autour d’eux. J’ai décidé de ne pas rester plus que nécessaire dans cette ville. Dans le cadre de ma résidence, je n’avais pas un programme de sites à visiter, on attendait de moi une production, née d’une rencontre avec un nouveau pays. Je n’avais absolument pas envie d’être un touriste sauf que la vallée de la Parvati est un lieu de tourisme. Quittant New Delhi pour Kalga, j’ai fait quinze heures de voyage en car, la plupart du temps de nuit. Mais au matin, j’ai tout de même eu la chance d’apercevoir les paysages, les singes et les palmiers dressés en haut des falaises.

Arrivé à Kalga

Arrivé à Kalga, je m’attendais à découvrir une faune entomologique totalement différente de celle que je connaissais, mais j’ai été étonné par la similarité des insectes avec ceux que nous connaissons en Europe. Autour de la guest house, j’ai trouvé une Lasius emarginatus, la première espèce de fourmis que j’avais élevée, dix ans plus tôt. Il y a quand même des différences, mais pas tant que ça. Sonia pensait que ce serait vraiment différent mais finalement j’étais assez peu dépaysé. Ce qui m’a vraiment déconcerté, c’est que la vallée de la Parvati est orientée est-ouest. Il n’a pas d’adret et d’ubac. La vallée est ensoleillée des deux côtés. Il n’y a pas de litière au sol et l’herbe pousse sous les pins et les cèdres. Le climat est à la fois subtropical et alpin. Cette vallée est à la même latitude que le Maroc, donc assez bas par rapport à ma région. Elle est plus humide aussi, avec la mousson et beaucoup de neige, l’hiver. Le village est de construction labyrinthique, assez récente aussi. Longtemps, il n’y a eu là que des champs. J’apprendrai plus tard que ces champs étaient exclusivement plantés de chanvre, avant l’interdiction du cannabis en Inde, et qu’ils occasionnaient pas mal de soucis, de narco-tourisme et de problèmes liés aux drogues dures. La police venait très régulièrement. Les pommiers ont l’avantage d’être une culture plus tranquille. Kalga est avant tout d’un village de guest houses. Seules quarante et cinquante personnes y vivent seulement à l’année. J’avais eu assez peu d’informations avant de partir. Je savais seulement qu’il faudrait prévoir des vêtements chauds pour la fin du séjour. Je suis presque tout le temps resté au village.

Il est assez difficile de se déplacer en Inde, les trajets sont très longs, y compris pour des distances que l’on parcourrait rapidement en Europe. Nous sommes allés un jour à Manikaran et Bhuntar, les deux plus grandes villes voisines, pour faire quelques emplettes. Nous étions onze artistes en résidence, six venu.es d’Europe et cinq d’Inde, avec des pratiques artistiques très différentes. Nous sommes arrivé.e.s tous quasiment au même moment. Deux autres sont arrivé.e.s vers la fin du séjour. Sébastien Lemonon a eu des problèmes de visa et Marlene Hausegger qui ne pouvait arriver à la même date que nous, a décidé de reporter encore son arrivée quand elle a vu que le temps était très pluvieux.

Photo de La vallée de la Parvati vers l'est sous la pluie.

Alexis Cicciù, La vallée de la Parvati vers l’est sous la pluie.

La récolte du charas commençant début octobre, je n’ai pas pu commencer réellement à récolter la matière première, les troncs et les branches du chanvre, nécessaire à mon projet. Je ne voulais pas arracher les pieds femelles, ce qui aurait provoqué un conflit avec les habitants. Les plantes poussent entre les habitations et dans les champs. Les gens de Kalga ont trois sources de revenus, les touristes, les pommes, renommées dans toute l’Inde, et enfin le charas.

Nous avons visité la guest house de Raja et Maytri

Nous avons visité la guest house de Raja et Maytri qui a un métier à tisser. Maytri tisse des shawls, grands carrés de laine traditionnels qui servent d’écharpes. J’ai pris des photos des motifs locaux et croisé ces motifs avec les couleurs d’une fourmi trouvée sur place pour créer mon propre ornement. Voyant que le temps dont je disposais en Inde était trop court pour réaliser un tissu, j’ai décidé de broder les shawls avec un fil de fibres de cannabis, fabriqué par mes soins. Au début, j’ai récolté des mâles, qu’on ne fume pas, pour expérimenter l’extraction de fibres. Puis début octobre, pendant et après la saison de la récolte du charas, avec l’aide des gens du village, j’ai récolté les tiges et les branches de Cannabis sativa. Je les ai faites sécher puis battues et bouillies pendant les semaines avant mon départ. J’y ai ajouté de la cendre pour accentuer l’effet du battage. Enfin, j’ai fourni cette matière à Maytri pour qu’elle la file.

Nous étions assez déconnectés de la vie de tous les jours, sans trop nous poser de questions, comme dans un cocon. Nous n’avions pas le souci de nous faire à manger. Nous avions juste à nous concentrer sur des réflexions artistiques, esthétiques. Le paquet de cigarettes étant à seulement 330 roupies (4,10 euros), je fumais beaucoup. J’essayais de travailler avec ce que j’avais autour de moi. J’ai imaginé dès le début qu’il y aurait comme une forme d’adaptation, tant au niveau de la langue, que de la consommation de charas, ou du manque de moyens, dû aux difficultés de déplacement. J’ai parcouru volontairement 6 000 kilomètres pour aller faire de l’art. Tous les aléas de la vie, tout ce que j’ai trouvé dans ce voyage me nourrissaient. Je les ai vraiment acceptés. J’avais fait quinze heures de car, et ces quinze heures de car me semblaient nécessaires. Tout me semblait nécessaire. Chez nous, on râle pour dix minutes de retard dans notre traintrain quotidien, alors que là, je prenais un certain plaisir à tous les imprévus. J’ai essayé de découvrir les gens tels qu’ils étaient et sans a priori. Pour ce qui est des femmes, j’ai rencontré des personnes très libres, bien loin des clichés véhiculés. Nous avons aussi rencontré des ami.e.s de Shazeb. Cela nous a apporté un regard extérieur qui a rendu le séjour agréable. Je craignais de ne pas m’entendre avec ce groupe mais ça s’est très bien passé.

J’ai commencé à sentir un certain dépaysement

J’ai commencé à sentir un certain dépaysement dans le fait d’être assis toute la journée, sur des petites tables ou sur des tapis. J’ai dû m’habituer à vivre et à manger assis en tailleur, ce qui m’a demandé un certain entraînement. Au début, c’était un peu compliqué, puis je m’y suis fait. J’ai ressenti un certain exotisme en découvrant une nourriture végétarienne très épicée, totalement nouvelle pour moi. Je suis d’ailleurs resté végétarien. La première semaine, je ne suis pas beaucoup sorti, hormis pour récolter des insectes et dessiner. Je me sentais mieux et j’avais moins mal au dos, mais j’avais des douleurs aux hanches. Il a fallu que je m’y habitue. Finalement, le mode de vie de la résidence m’a beaucoup plu et je compte bien vivre avec des tables basses et des tapis quand j’aurai mon chez moi. J’ai également apprécié le fait d’enlever ses chaussures avant de rentrer dans sa chambre ou dans la pièce commune et leur façon de gérer l’humidité ambiante. Il y avait aussi dans le village de Barshaini, un restaurant avec une poule à l’intérieur qui circulait au milieu des clients. Rien ne m’étonnait.

J’essayais de constituer une collection d’insectes assez variée. Je les mettais dans l’alcool à 90° diluée pour obtenir un titrage à 70°. L’alcool à 90° rend les arthropodes raides et cassants. Avec de l’alcool à 70°, ils restent souples. N’ayant qu’une petite bouteille d’alcool, j’ai dû acheter de la vodka bon marché pour continuer. J’ai entamé une longue série de dessins, une trentaine au total, puis il m’est venu assez vite l’envie de dessiner des vêtements, comme des dessins de mode, avec l’idée que les vêtements sont des sculptures qu’on porte. Ce sont les ailes des papillons et leurs motifs qui m’ont inspiré. Je n’avais pas le matériel nécessaire pour conserver correctement les lépidoptères, alors que je tenais à les intégrer dans ma collection. Deux projets à l’origine totalement séparés, le travail sur les insectes et le textile, se sont finalement rejoints très naturellement. J’avais apporté un outil qui est devenu central dans ma pratique, une binoculaire. Cette dernière fut ma porte d’entrée vers une dimension négligée du monde. Les personnes autour de moi, ayant une certaine aversion, assez naturelle, envers ces créatures, se sont prises au jeu et m’ont été d’un grand secours. Elles m’appelaient lorsque, souvent le soir, elles croisaient de gros spécimens dans leur chambre, comme des araignées, des mille-pattes ou des cigales. Une fois où j’observais des coléoptères aquatiques dans un trou d’eau, mes amis artistes sont même venus m’aider à les récolter. Ils m’ont donné des astuces auxquelles je n’avais pas pensé. On a refait la même expérience, ensemble. Donc j’ai commencé à passer les spécimens à l’examen de la binoculaire, à les dessiner, à prendre des photos avec mon téléphone portable, et à récupérer des formes pour pouvoir les exploiter en dessin. Je suis resté les trois premières semaines du séjour sans Internet. J’avais tout de même besoin de ressources et de documents scientifiques pour identifier les bestioles que je récoltais. Même si toutes les personnes parlaient anglais entre elles, j’ai posé des questions sur les noms des arthropodes en hindi. J’ai été particulièrement sensible au terme kankhajura (कनखजूरा) qu’on peut traduire par mille-pattes ou pince-oreille. Très effrayée par une scutigère véloce, un myriapode à longues pattes, Poonam m’expliqua que ces arthropodes pénètrent dans l’oreille des gens et leur mangent le cerveau. Le terme kaan (कान) fait d’ailleurs référence à l’oreille. J’ai été naturellement chargé d’éloigner cette belle et grosse scutigère, que j’ai finalement récoltée, dessinée et dont j’ai tiré un motif pour un shawl.

Gros plan sur une fourmis Camponotus sp.

Alexis Cicciù, Camponotus sp.

J’ai défini une méthodologie de dessin

J’ai défini une méthodologie de dessin. Je plaçais les spécimens sous la binoculaire, d’abord avec des insectes morts, puis avec des vivants. Je commençais au crayon gris, puis je coloriais aux crayons de couleur. Seuls les noirs réclamaient l’utilisation de feutres. Quand je voyais que j’avais du mal avec le trait gris, je me disais que la couleur arrangerait ça. Cette série était nouvelle pour moi par l’emploi très régulier de la binoculaire. J’arrivais à obtenir des photos exploitables sur mon smartphone. J’utilisais par la suite le dessin pour documenter ce que j’observais. Ce passage au dessin de vêtements n’était absolument pas prévu au début et n’est arrivé que petit à petit. Il est né de mon envie de travailler le textile et d’intégrer des insectes que je ne pouvais pas garder dans ma collection. On s’est étonné de voir des dessins de vêtements inspirés d’insectes, mais je n’y vois aucune laideur. Si on regarde de près, il est possible d’y déceler de la beauté. Quand, par exemple, je regarde une Harley Davidson, j’ai l’impression de retrouver la ligne d’un thorax de Camponotus sp.

J’avais envie de travailler collectivement avec les artistes de la résidence. J’ai essayé de créer des collaborations mais au final nous avons assez peu travaillé ensemble. Chacun était dans son travail, son idée et sa partie. Je pensais qu’on pourrait faire un orchestre mais le projet n’a pas abouti. Malgré mes craintes, il n’y a eu quasiment aucun conflit entre nous. Les relations étaient toutes empreintes de bienveillance.

Akash Sharma, ingénieur du son et artiste, avait déjà un peu défriché l’analyse des sons produits par les animaux, en particulier par les cigales. Il y en a beaucoup dans les pins, les cèdres et les pommiers. On les entend dès que la température est clémente et qu’il fait soleil. Akash Sharma enregistre énormément de sons. Il avait commencé à identifier très précisément une espèce de cigales locales et comme j’avais très envie de travailler avec lui, j’en suis venu à l’idée de fabriquer un appeau à cigales, pour imiter leur chant. Pour ce projet, nous avons eu l’idée d’utiliser des bourdons, tuyaux qui permettent un son continu, utilisés pour les cornemuses et les harmoniums, instruments à vent à hanche libre. L’harmonium fonctionne avec un clapet et un clavier, même si l’harmonium que nous voudrions réaliser n’aurait pas besoin de clavier, étant donné que le son serait continu pour n’être plus soumis au souffle. La cigale a un son très métallique. Nous voudrions installer des lamelles d’aluminium à l’intérieur du bourdon pour recréer ce son. Ce projet est toujours en cours. Avant de partir en résidence, le son n’était pas du tout un médium qui m’attirait. Je ne suis absolument pas un sound maker. J’ai pourtant découvert là encore de nouvelles possibilités.

J’ai beaucoup fumé

J’ai beaucoup fumé, une tolan par semaine, soit dix grammes, douze pétards par jour. Au début, j’étais tout le temps défoncé. Puis au bout d’un moment ça ne m’a plus rien fait, comme des cigarettes aromatisées. On finit par s’y habituer. Cette consommation de psychotropes, c’était devenu comme un rituel, qui virait à la blague, mais tenait quand même de ça. Nous fumions beaucoup de chillum. Il s’agit d’un long cône de céramique avec une pierre du même matériau à l’intérieur. Nous commencions par effriter le charas avec nos doigts au fond d’un petit bol, puis nous ajoutions le tabac. Après quoi, nous sortions le chillum de son étui en laine crochetée. Nous bourrions la pipe avec ce mélange. Nous déchirions un morceau de safi, une fine étoffe de coton, appliquée mouillée sur l’extrémité du chillum. Puis le voisin allumait. Tirant une bouffée, sans toucher le tuyau de céramique avec les lèvres, on le passait au voisin de droite jusqu’à qu’il soit terminé. On utilisait le morceau de safi pour vider la pipe et nettoyer la pierre. Ensuite, on entourait un bâtonnet de bois d’un morceau plus long de cotonnade pour nettoyer le tube qu’on rangeait précautionneusement dans son étui de laine. Les sādhu fument de cette manière, synonyme de convivialité. Il y a du respect pour cet objet, lié aux pratiques shivaïtes. Son usage – ou plutôt sa consommation – s’accompagne d’un rituel qui se traduit par l’expression d’une d’interjection (« boum ») et simultanément d’un geste furtif sur le front en signe de révérence.

Finalement ce voyage a considérablement agrandi mon espace mental. Même au niveau de ma pratique artistique, il m’a conforté dans la volonté de travailler avec les insectes. Avant, je ne m’intéressais spécifiquement qu’à certaines familles, les Formicidae en particulier. Cette résidence m’a donné la volonté d’ouvrir mes intérêts vers des espèces que je négligeais, comme les mouches, les chrysomèles, les cigales, etc. Chaque groupe d’insectes étant un monde en soi, avec ses détails anatomiques fondamentaux pour la taxonomie, leur étude a décuplé mes points d’entrée vers le monde. Quand ils viennent en vacances dans un objectif zoologique, la majorité des gens partent pour observer les gros animaux. Là, je me suis concentré sur le petit, le minuscule, voire l’infime.

Le départ a été un vrai déchirement. Nous étions tous moroses, un silence de plomb s’était installé. Depuis que je suis rentré, je n’ai qu’une seule envie, repartir au plus vite. Tous mes projets actuels s’articulent autour de ce que j’ai expérimenté à Kalga et de mon envie de retourner en Inde.

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Remerciements : Quentin et Matthieu Spohn pour leur aide dans l’élaboration de ce texte et leur soutien, et Sonia Pastor.
Couverture : Vue du sommet du village de Kalga, région d’Himachal Pradesh. © Crankiteminem

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