Art, poésie et justice internationale

Une œuvre-enquête sur le terrain de la justice internationale. Un projet de Franck Leibovici et Julien Seroussi, présenté par Virginie Bobin

Depuis 2014, Julien Seroussi, chercheur en sciences sociales, et Franck Leibovici, artiste et poète, mènent une expérience inédite. Leur projet, law intensity conflicts, est né des observations de Julien Seroussi en tant qu’assistant juridique au procès Katanga/Ngudjolo à la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, entre 2009 et 2014. Cette expérimentation, qu’ils nomment “œuvre-enquête”, utilise les outils de l’art, de la poésie documentale et des sciences sociales pour analyser et tenter de modifier les pratiques ordinaires de saisie des matériaux en cours à la CPI. Les outils prennent tour à tour la forme d’installations, de livres, d’ateliers de travail ou encore d’interventions radiophoniques. Ils visent à être utilisés aussi bien par les professionnels de la Cour, que par les communautés affectées et les chercheurs – autant de publics concernés par ces procès mais isolés les uns des autres. Comment la société civile peut-elle prendre part à la justice internationale, sous de nouvelles modalités, pour en faire une plateforme d’invention culturelle et non plus uniquement une institution technique réservée aux experts ?

Le texte, fruit de quatre ans de conversation entre Virginie Bobin, Franck Leibovici et Julien Seroussi, prend la forme d’un feuilleton publié en plusieurs épisodes en grande partie rédigés à l’automne 2018, sauf pour quelques paragraphes écrits au printemps 2019. Le texte couvre les étapes de law intensity conflicts réalisées entre 2014 et 2018.

franck leibovici, Bogoro, tampons