Beaucoup plus de moins
Beaucoup plus de moins
Dans le cadre d’une nouvelle série de chroniques intitulée Beaucoup plus de moins, en partenariat avec Riot Éditions, Switch (on Paper) retrouve l’artiste Jean-Baptiste Farkas au travers d’une suite de dialogues avec des artistes et aut·eur·rice·s sur le thème inépuisable – et cher à l’artiste – de la soustraction.
Saint·e·s, sang & stupre
Entretien avec Pauline Curnier Jardin
Saintes ou martyres, vierges ou nymphomanes, putes ou chastes, les femmes dépeintes dans les films de l’artiste Pauline Curnier Jardin tiennent tête avec aplomb au chaos du monde et redéfinissent le cours de l’histoire pour donner corps à une nouvelle forme de sexualité qui défie le genre et les normes sociales – jusqu’à échafauder une mythologie du temps présent. Humour noir, grand guignol et érotisme n’y apparaissent jamais comme le fruit d’un fétichisme en toc, mais dissimulent une âpreté sociale qui ne peut s’absoudre qu’au travers de célébrations païennes et carnavalesques. Et si la transfiguration provenait de la prise de conscience du corps et de ses innombrables potentialités ? Les organes génitaux ne seraient-ils pas le siège même de toute épiphanie ? Dans sa théâtralité outrancière autant que dans sa méthodologie critique, l’œuvre de Pauline Curnier Jardin s’établit au croisement entre esthétique camp, héritage du nouveau cinéma allemand – de Rainer Werner Fassbinder à Ulrike Ottinger – et réflexion anthropologique sur la fonction du rite dans l’Histoire. Conversation à distance, en pleine préparation de Fat to Ashes, son exposition au Hamburger Bahnhof, Musée d’art contemporain de Berlin ouvrant le premier avril 2021.