Beat Generation

La Beat Generation émerge aux États-Unis, dans la période de l’après-guerre et du maccarthysme, comme un mouvement littéraire et artistique anticonformiste, préfigurant la libération sexuelle des années 60 et symbolisant la contre-culture. Le terme, issu de l’argot américain, signifie “à la rue”, “au bout du rouleau” – réminiscent des vagabonds des chemins de fer qui parcouraient clandestinement le pays – mais aussi “rythme”, en référence au jazz tel que le définissait Charlie Parker. Il fut employé pour la première fois en 1948 par Jack Kerouac qui lui associait le sens quasi oxymorique de “béat”, inspiré par sa culture francophone et l’attitude résiliente des noirs américains. Certaines œuvres, dont celles d’Allen Ginsberg ou William Burroughs parlant ouvertement d’homosexualité ou de drogue, firent scandale dans l’Amérique puritaine des années 1950-60. Au-delà de ces thèmes provocateurs, les artistes de la Beat Generation témoignèrent d’un attachement bien plus spirituel aux grands espaces, à la nature et à la place de l’homme dans une dimension cosmique qu’ils cherchaient à explorer, en quête de mysticisme et guidés par un bouddhisme teinté de chamanisme. Ils ont produit une somme importante de prose, de poésie rythmée et visionnaire, influençant directement les mouvements de la jeunesse des années 1960. Souvent incarné par ses figures tutélaires, Burroughs, Ginsberg, Kerouac, le mouvement a également compté des personnalités féminines, auteurs et poétesses telles Joyce Johnson, Hettie Jones, Diane Di Prima ou Janine Pommy Vega.

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